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EXHIBITIONS

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Solo show du 18 octobre au 15 novembre 2025 chez Conscious, 12 rue de Normandie, Paris 3ème
Vernissage le 18 octobre de 15h à 20h. 

Failles​

Parfois, la faille prend la forme d’une simple entaille. Plus profonde, elle peut aussi s’apparenter à une crevasse, à un gouffre qui rappelle la violence de la secousse. La faille garde le souvenir de cette blessure qui a fait saigner et qui a forgé sa marque. Car nous nous construisons sur nos failles qui restent inscrites en nous. Le temps ne les a pas effacées. Elles demeurent. Alors pourquoi ne pas les sublimer ? 

 

Ces failles, Karine Prette y a mis les doigts pour les révéler. Elle y a trempé ses pinceaux, elle en a caressé les formes. Sous son pinceau, les failles deviennent flamboyantes, elles prennent l’éclat du cosmos. Ses toiles dépeignent les tourments du chaos dont les feux étincelants pénètrent au plus profond des crevasses creusées par la vie. Sur son oeuvre, chaque détail est un jet, un mouvement de vie, un instinct. « C’est la toile qui me guide » aime à dire Karine Prette. Chaque détail nourrit le suivant, avant de ricocher vers un troisième, dans une interminable quête, sans aucun contrôle. Au couteau ou au pinceau, la toile est grattée, empâtée, tel un chantier d’expérimentations. Les couches viennent à se superposer et la toile s’achève enfin lorsqu’un point d’harmonie est atteint, en dépit des vents contraires. Tout ce passé, fait de tâtonnements et de pas de côté, demeure pourtant enfoui dessous. On en ressent la trace, l’épaisseur en témoigne. C’est ce qui confère à ces toiles abstraites toute leur puissance. Le résultat est stupéfiant de vie et de tourments.  

 

Par ces bois, la peintre poursuit son exploration des fêlures et des fragilités qu’elle mène dans ses peintures. Tout a commencé dans les forêts isolées d’Espagne. Karine Prette a commencé par admirer les formes noueuses des chênes ont malmené par les années. Les attaques d’insectes, la foudre et les tempêtes ont forgé les formes tortueuses de ces vénérables végétaux. Instinctive, Karine a prélevé dans la nature des bois morts, partant en quête de leurs blessures. Les déshabillant de leur écorce, elle les a poncés, lavés, polis. Délicatement ornementés de feuilles d’or et laqués, ces bois sont désormais parés de leurs plus beaux atours. Sans jamais avoir été sculptés, le but étant précisément d’écouter ce que l’arbre nous murmure, sans déformer son propos. Qu’il nous révèle, par ses formes, ses failles, son histoire.

 

C’est ainsi que ces bois ont été sauvés de la décomposition à laquelle ils étaient promis. Une nouvelle vie leur a été offerte. Désormais, ils trônent ici, tourmentés et majestueux. Il émane d’eux une forme de sacralité, ils peuvent enfin révéler leur puissance totémique. Leurs failles, rendues visibles, nous les rendent plus familiers. Car une personnalité se dessine derrière chacun de ces bois. Leurs courbures et leurs noirceurs stimulent notre imaginaire. A contempler ces curieux personnages, nous retrouvons notre âme d’enfant. Même morts, jamais des végétaux ne nous avait paru aussi vivants. 

Par ces bois, Karine Prette poursuit son exploration des fêlures et des fragilités, avec cette lumière qui baigne les doutes dans une eau d’espérance qu’elle mène dans ses peintures. 

 

Le chaos, Karine ne le fuit pas, elle compose avec lui. Elle le magnifie et elle éprouve toujours le besoin d’y amener sa lumière. Elle se sait portée par le feu sacré, encouragée par la figure tutélaire des maîtres : Monet, Basquiat ou de Staël. Ces peintres qu’elle a dépeints jusqu’à leur rendre une présence extraordinaire. Bien plus qu’une restitution fidèle de leurs traits, leur portrait laisse transparaître leurs personnalités, jusqu’à dévoiler leurs failles. Toujours ces traces de fragilité qui trahissent la sensibilité de ces figures artistiques, dont on contemple les visages sans fard. Rien n’est mieux partagé que les failles intimes dont l’exploration nous relie dans une même humanité. 

 

Cette exposition est la promesse de ne rien occulter des tourments tout en nous offrant cette douceur chaude qui enveloppe notre regard. C’est le vertige du saut dans la faille. Le bonheur de s’y glisser avec félicité.  

 

Frédéric Pennel 

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SOLO SHOW

January 2021

Expo Collective / Atelier 35 Brussels

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